La semaine prochaine, j’aurai terminé le deuxième de mes romans à paraître en 2019. Un rapide coup d’œil par-dessus l’épaule pour m’apercevoir que j’ai bossé non-stop sur ces deux textes depuis le début de l’année. Un rythme régulier, avec l’élégance du grimpeur en danseuse, mais ça montait quand même, avec parfois des pentes au pourcentage intéressant (non, je ne parle pas de mes droits d’auteur…).
Alors que se profilent l’an prochain deux nouveaux cols à gravir, j’ai envie, avant d’attaquer le Ventoux, de m’offrir une petite récréation. Vous savez, la récompense du cycliste qui a sué dix-huit litres de flotte dans des lacets interminables, et qui, une fois le sommet atteint, bascule le cul en buse pour se laisser griser par l’ivresse de la vitesse en descente.
Bref, en gros, je me donne trois mois de roue libre avant d’attaquer mon prochain roman. Mais à quoi vais-je-t-il bien pouvoir les occuper ?
Ceux qui me suivent/connaissent le savent, je suis un grand fan du groupe Queen. Et alors que sort sur les écrans le biopic de Freddie et – un peu – de ses compagnons, un cadavre vient frapper à la porte.
Ce cadavre, c’est Batignolles Rhapsody, un petit roman sorti tranquillou en 2011, aux éditions Krakoen. Il s’agissait au départ d’une commande (qui explique sa courte longueur), mais que j’avais eu beaucoup de plaisir à écrire, et qui, derrière son intrigue policière, est bien sûr un hommage à Queen. De l’avis des happy few qui avaient pu le lire, c’était alors certainement mon meilleur polar.
J’en ai vendu combien ? Trois cents exemplaires, peut-être ? L’éditeur et le tirage étant confidentiels, on peut presque parler d’inédit.
Eh bien vous savez quoi ? Sur les conseils insistants d’amis (qui se reconnaîtront), je vais le reprendre, ce texte. Développer certains aspects, reprendre des passages ou des sous-intrigues, pour lui donner l’épaisseur qu’il mérite et une taille standard. Ma récréation, je vous dis.
En revanche, hors de question que je tapine pour trouver un éditeur. Si je me fais plaisir en descente, ce n’est pas pour m’arrêter tous les trois virages afin de demander un bidon ou une musette. Je le proposerai à mes deux éditeurs principaux, et si – comme c’est vraisemblable –, ils ne me le prennent pas, je m’en bats les joyeuses avec une poêle à frire : hop ! direct en numérique, pour les copains et les curieux.
Don’t stop me now, quoi !