Ce que j’aime chez mon éditeur, outre son gel douche d’une incroyable prétention, c’est qu’il n’a peur de rien. Aussi, quand je vois son nom s’afficher sur l’écran de mon téléphone, je m’attends toujours à de l’inédit.
Ainsi, cet appel de novembre dernier :
– Dis donc, Max, tu aimes les zombies ?
– Plutôt, oui.
– Et tu parles anglais, si je ne m’abuse ?
– A little bit.
– Ça te dirait de traduire un manuscrit américain qu’aucun éditeur là-bas n’a osé publier ?
– Euh… Ça parle de quoi ?
– C’est l’histoire d’un zombie qui raconte ses aventures à la première personne. C’est trash, sexe et politiquement incorrect. C’est pour toi, ça !
Aussitôt, je convoque mes connaissances zombiesques à la recherche d’une référence similaire. Mais j’ai beau passer la bande, je ne trouve rien qui ressemble à ce projet : du zombie gore, du parodique, du Black, du politique, de l’Asiatique, du pornographique, du footballistique, du en roman, du en BD, tout ça, oui, ça existe. Mais du roman raconté PAR un zombie, à ma connaissance, ça n’a jamais été fait.
Forcément, le concept me titille la glande créatrice. Mais par acquit de conscience, je demande à l’éditeur :
– Et pourquoi ça n’a pas été publié là-bas ? C’est si mauvais ?
– Non, pas du tout, mais lis-le, tu comprendras. Juste, sache que le narrateur devient zombie après avoir péri dans les attentats du 11-Septembre, ça te donne une idée.
Il m’a envoyé le manuscrit, je l’ai lu et… banco ! Parce que je ne sais pas qui se cache derrière le pseudo/personnage d’Orcus Morrigan, mais j’aime autant vous dire que ça dépote sévère : action, cynisme, gore, sexe, violence et humour noir, toutes les ficelles y passent. Aucun temps mort, ça gicle dans tous les sens, ça trucide allègrement sans se prendre au sérieux, et dans le genre iconoclaste, oh pardon, milord ! Aucun respect, cet Orcus ! Amateurs de bienséance s’abstenir.
Afin de mettre les petits plats dans les grands, L’Atelier Mosésu a offert à sa nouvelle perle un magnifique écrin avec une couverture originale signée Gilles Francescano. Rien que l’illustration vaut déjà le prix du book !
Ruez-vous vite sur Manhattan Carnage, LA nouvelle série zombie qui va faire fureur, traduite par votre serviteur. Et surveillez les salons fantastiques à côté de chez vous. Il se murmure qu’Orcus Morrigan viendrait spécialement pour quelques dédicaces françaises. Si le romancier est à la hauteur de son personnage, il ne devrait pas passer inaperçu !
Pour précommander Manhattan Carnage, n’oubliez pas le site de l’éditeur : www.atelier-mosesu.com
Sinon, en vente dans toutes les librairies, les abattoirs et les funérariums.